
Il existe aujourd’hui en France de nombreuses soirées ouvertes aux travestis. En principe, si vous êtes bien « lookée » (c’est-à-dire sexy mais élégante, sans vulgarité), vous pourrez entrer à peu près partout dans les lieux de nuit fréquentés par une clientèle hétérogène : bars, discothèques, clubs. Mais les plus sympas, et celles où vous vous sentirez le plus à l’aise, sont évidemment les soirées dédiées aux travesties et à celles et ceux qui les aiment.
De nombreuses discothèques en organisent de façon ponctuelle un peu partout dans les grandes villes de notre pays, mais c’est comme toujours à Paris que vous aurez le plus de choix de sorties spécifiquement « troisième sexe ». Elles se déroulent généralement dans des clubs libertins, ce qui peut avoir tendance à rebuter les débutantes qui n’ont pas forcément envie de se retrouver dans une ambiance trop « sexe ».
Sachez cependant qu’il n’est nullement impératif de se livrer à des activités sexuelles dans ce genre de lieu et que vous pouvez très bien passer votre soirée à danser, boire des verres au bar, et discuter entre ami(e)s… ce que font d’ailleurs la plupart des convives. Parmi les soirées parisiennes les plus connues, citons :
• Les soirées de Prisca
Prisca est une belle blonde élégante âgée d’une quarantaine d’années, qui organise depuis des lustres les célèbres soirées troisième sexe portant son nom. Les lieux variant au fil du temps au fur et à mesure des fermetures des établissements, le mieux est d’aller sur son site pour connaître l’adresse du moment : les- soirees-de-prisca.com. Les soirées sont bimensuelles, et souvent thématiques (fétichiste, SM, dentelle, soubrette, etc.). Je les ai pas mal fréquentées, et je peux témoigner qu’il y a toujours beaucoup de monde.
• Les soirées « Drôles de dames »
Les Drôles de dames, ce sont Alexia, Mélany et Christina, trois ravissantes jeunes travesties qui se sont spécialisées en organisation de soirées troisième sexe depuis quelques années. Leur rythme est irrégulier, mais a tendance à devenir mensuel, voire bimensuel. Comme elles ont un gros carnet d’adresses et sont très connues dans le petit monde des tgirls parisiennes, il y a là encore toujours beaucoup d’affluence. Consultez leur site pour toutes infos : soireesdrolesdedames.com.
• Les soirées MDT – Maison du travesti
La Maison du travesti est une petite institution qui organise à titre associatif depuis des années des soirées dédiées au troisième sexe, les mercredis et vendredis soir. Longtemps dirigée de main de maîtresse par Christine, la direction a aujourd’hui changé mais l’ambiance y est toujours sympathique. Le premier étage accueille le bar et la piste de danse, tandis que le sous- sol est réservé aux galipettes, pour celles et ceux qui en ont envie. Adresse : 25 rue des Dames, 75017 Paris. Site : lamdt.biz.
• Les soirées Fuchsia
Organisées et animées par Laëtitia, transsexuelle brésilienne, ces soirées sont récentes et leur rythme aléatoire, quoiqu’à tendance mensuelle. Les lieux varient aussi, et Laëtitia se déplace même au cap d’Agde l’été pour y organiser des soirées troisième sexe. Pour se renseigner, le mieux est d’aller sur le Facebook dédié : facebook.com/soiree.fuchsia.
• Les soirées Travacademy
J’ai moi-même organisé des soirées sur Paris, mais je n’ai pas eu de chance avec différents établissements, qui ont tous fermé en raison de la crise que subit le monde de la nuit. Il n’est cependant pas exclu que je les reprenne un jour si je retrouve un lieu adéquat ; consultez trav-rencontre.com pour vous tenir au courant.
• Les soirées Escualita
Je les mentionne à titre indicatif parce qu’elles sont peut-être les plus anciennes des soirées troisième sexe parisiennes, et qu’elles sont bien entendu ouvertes aux travesties. Mais elles ont tendance à être de plus en plus fréquentées par une clientèle de trans du bois de Boulogne venues racoler des clients, et la clientèle est à l’avenant, pas forcément des plus classes. C’est toutefois une institution, il y a toujours du monde, et je m’y suis souvent bien amusée. Leur site : escualita.com.
• Les soirées Démonia
Il ne s’agit pas à proprement parler de soirées réservées au troisième sexe, mais les travesties y sont toujours plus que bienvenues, et en nombre. Organisées depuis des années par Francis de Doebbeeler, célèbre organisateur de fêtes parisiennes branchées, elles sont plus spécialement destinées aux fétichistes et autres amateurs de SM (cuir, latex, vinyle…). Les travestis bien lookés font donc partie des créatures les plus appréciées de ces Nuits Démonia. Infos sur nuitdemonia.com.
D’autres soirées de moindre ampleur sont également organisées dans d’autres lieux, de taille souvent plus réduite : dans des saunas libertins, par exemple. On peut citer notamment les soirées de la belle trans Samantha. Comme l’espace y est plus réduit et qu’il y a des installations thermales (sauna, hammam, jacuzzi…), on a tendance à vite s’y retrouver à poil et l’ambiance y est souvent forcément nettement plus sexe.
Mais il n’y a pas que des lieux libertins qui accueillent volontiers les créatures du troisième sexe. Encore une fois, si vous êtes « bien lookée », vous pouvez entrer partout, à commencer par le célèbre Banana café, dans le quartier des Halles : le bar-club parisien branché par excellence, où vous risquez même de croiser quelques VIP du showbiz. L’ambiance est surtout gay, mais les travesties et trans y sont très bienvenues, parfois même au service derrière le bar et dans la salle. C’est un haut lieu de la fête parisienne, toujours très côté, et l’affluence y est forte les fins de semaine.
Citons aussi le célèbre Queen, sur les Champs Élysée, qui était dans les années 90 la référence absolue du monde de la nuit du troisième sexe : c’est d’ici que le phénomène Drag Queen est parti en France, et j’y ai passé des nuits de folie à la fin des années 90. C’est un ami gay qui m’y avait entraînée, et c’est là que j’ai fait connaissance avec l’univers magique et si attachant du troisième sexe. J’en suis vite devenue l’une des habituées, et y entrais gratuitement. Malheureusement, il faut reconnaître que la réputation du lieu a totalement chuté depuis : rares sont les travesties et trans à s’y aventurer encore, et la clientèle s’est recentrée essentiellement sur le milieu gay.
ACTUALISATION : ce chapitre ayant été rédigé en 2016, de nombreuses informations ne sont sans doute plus à jour. Si vous connaissez de nouveaux lieux et événements ouverts au troisième genre, merci de les indiquer en commentaire.